Pas possible que vous soyez passé à côté des surprenants portraits photoréalistes de cet artiste ! Alors oui, ce n'est que de la copie et dans le monde artistique ça peut faire polémique. Mais combien d'entre nous, armés des mêmes brushes arriveraient à un résultat identique ?
Irakli Nadar vit en Géorgie. Son truc : réaliser des portraits photoréalistes, et on peut dire qu'il a un véritable talent pour ça ! Mais de ce fait c'est aussi un artiste très critiqué, car le photoréalisme a ses admirateurs comme ses ennemis : "Un simple Ctrl + C et Ctrl +V peut faire pareil", "Une copie bête et méchante n'est pas de l'art", "Un incroyable fake, je ne suis pas convaincu"... voilà le genre de commentaires que l'on peut lire à son sujet. Et si au début ça n'a fait que renforcer la motivation de l'artiste pour continuer son travail, il a fini tout de même par poster son process de manière à prouver que ses portraits étaient réalisés de A à Z avec des brushes et sans trucage. Mais des mauvaises langues, il y en a toujours. Alors certes, on aime ou on aime pas (je ne suis d'ailleurs moi-même pas fan de ce type de copie photoréaliste) mais il y a un minimum de respect à avoir pour tout ce travail. Et franchement ceux qui sont capables de réaliser la même chose, au poil près, se comptent sur les doigts d'une main !
Je vous partage donc quelques-unes de ses œuvres et une interview (approximativement traduite, mais la source est citée en bas de page) qu'il a faite pour Urban-Muse.com.
Vous vivez en Géorgie. Que pouvez-vous dire à nos lecteurs sur la vie dans ce pays ? Comment a-t-il influencer votre travail ?
La Georgie est un pays tout à fait amical avec une nourriture et une culture étonnante, et même si l’art numérique n’est pas bien connu ici, c’est une bonne chose que certaines personnes commencent à l’explorer. C’était carrément l’une de mes motivations pour m’améliorer en art digital.
Sauf votre respect, vous êtes l’un des meilleurs artistes au monde actuellement, votre travail est le plus aimé et le plus partagé dans l’histoire d’Urban-Muse. Votre nom est célèbre dans le monde entier. Aviez-vous songé à vos débuts que vous pourriez atteindre ce niveau de qualité dans votre art et être acclamé dans le monde entier ?
Pour être honnête, je ne savais pas que mon travail était aussi apprécié. Tout ce que je savais pendant ce temps c’était que je travaillais comme un fou et que je m’orientais dans la bonne direction. Je suis heureux que ça tourne de cette façon, je n’ai pas travaillé aussi dur pour rien.
Quel est votre processus artistique ? Quels outils utilisez-vous ?
Mon process et ma technique sont connus par la communauté numérique. Je l’appelle « Fade-in » ; c’est quand vous peignez des formes larges avec un brush rond pour construire tout doucement des formes et des valeurs. Mes outils favoris sont le brush et « l’eraser combo », le lasso et l’outil dégradé. Récemment je suis revenu au dessin parce que je veux aiguiser mes compétences en la matière et je dois dire que c’est génial.
Qui sont vos influences artistiques ? Classiques ou contemporaines ?
Ma plus grande influence artistique c’est Willem de Kooning. D’accord, je plaisante. Les vieux maîtres d’art classique avaient une grande influence sur moi. Quand j’étais adolescent j’ai beaucoup appris d’artistes comme Caravaggio, Leonard de Vinci, Michel-ange, Rubens. Il y avait aussi Gustav Klimt, Alphonse Mucha, Schiele, J.C Leyendecker et beaucoup d’autres peintres russes qui utilisaient la peinture à l’huile. Aujourd’hui tout est numérique pour moi et j’admire beaucoup d’artistes digitaux dans le monde entier.
Qu’est-ce qui vous inspire pour créer ? Vous prenez juste un modèle ou une référence qui vous inspire et vous peigniez ?
C’est vraiment difficile de dire pourquoi je choisis telle référence plutôt qu’une autre. Peut-être tout simplement parce que je l’aime bien ou que je sais par expérience que ça marchera. Je pense que c’est une combinaison des deux.
C’est vraiment difficile de dire pourquoi je choisis telle référence plutôt qu’une autre. Peut-être tout simplement parce que je l’aime bien ou que je sais par expérience que ça marchera. Je pense que c’est une combinaison des deux.
Quelle est votre illustration préférée ? Selon vous laquelle est la plus aimée ?
Je ne suis pas sûr de savoir laquelle est plus appréciée, mais ma favorite est « Black & White », que j’ai fait il y a dix mois. C’est la seule que j’aimais bien et je me souviens que quand j’ai terminé, je l’ai regardé quelques minutes et j’ai pensé que c’était vraiment bien. Et des moments comme ça sont rares pour moi.
Cette question est centrale car tout le monde se la pose : comment traitez-vous la négativité ? Quel est votre conseil pour nos lecteurs ?
La négativité c’est quelque chose que j’ignore complètement. Je sais que c’est difficile à faire parce qu’il y a des personnes très émotionnelles, mais c’est une règle simple qui n’alimente pas les haineux. Certaines personnes sont nées pour haïr et essayer de discuter avec elles n’a aucun sens.
Sachez que nous sommes de votre côté et que nous vous soutenons. Pour être complètement honnête, je n’ai jamais vu un autre artiste dont l’art est autant critiqué. Quelques personnes vous accuse d’être un « Photobasher ». Quel est votre sentiment à ce sujet ? Et comment gérez-vous les gens qui vous accusent de ça ?
Oui c’est vrai qu’il y avait beaucoup de spéculations autour de mon art. Au début j’étais très fâché et triste, parce que je connaissais mon vrai processus. Et à travers ces haineux j’avais plus de motivation pour travailler encore plus dur et atteindre mes objectifs. Puis j’ai vraiment commencé à enregistrer des vidéos de mon process et ça m’a beaucoup aidé. Mais les haineux étaient toujours là. Comme je le disais, certaines personnes sont faites pour haïr sans raison. Ce n’était pas étrange pour moi que mon art soit incompris, en revanche c’était étrange de voir ces gens qui me détestaient sans raison. Pourquoi j’utilisais seulement un calque, pourquoi mes calques étaient vides, pourquoi j’avais la référence à côté… etc. Tout cela m’a enseigné que plus vous donnez d’informations, plus ils essaient de vous démonter jusqu’à ce que vous renonciez. Le mouvement c’est la vie, vous devez continuer à progresser, peu importe ce qui arrive.
Ce n’était pas étrange pour moi que mon art soit incompris, en revanche c’était étrange de voir ces gens qui me détestaient sans raison.
Nous avons pose la même question à René Godecki. Quelle est la nature de votre amitié ?
René et moi sommes des copains d’art. Nous vivons dans la même ville, nous faisons de notre mieux pour nous améliorer et nous rendons l’art numérique plus populaire dans notre pays.
Quels sont vos plans d’avenir ?
Je veux créer encore plus d’illustrations et de fan art dans différent styles, et appliquer des connaissances photoréalistes pour y arriver. Je travaille très dur pour ça et j’adore ça.
Merci beaucoup pour cet entretien !
Merci pour cette interview, c’était très plaisant. Bonne journée !